Hugo

Et j’ai vu l’homme et ses problèmes
Comme une épave et le cœur blême
Il se taisait
Il vous prenait en sentiments
Les mots debout, les mots devant
Quand il disait :

« Il faudrait que le monde change
Trafiquer un peu la balance
Parler comme on parlait avant
Et revenir au temps présent »

Quand je l’ai regardé en face
Il ne se tenait plus en place
Il se pleurait
Il a pris l’aube à la fenêtre
Et de l’enfant qui vient de naître
Il a parlé :

« Petit tu respires le vent
Dans le soleil et dans le sang
Je voudrais être quelque instant
Où je jouais, adolescent »

Il a tourné le dos sans rien dire
Sans un regards et sans frémir
Il est parti
Il a pris le pont des adieux
Car depuis le blanc des cheveux
Il a vieilli

Il restera comme la cire
Cloué aux gestes, aux sourires
Et dans les braises d'espérance
Il a jeté comme une lance