Jacques, Georges, Felix... et les autres

L’oreille sourde aux chansons « cul »
Je me suis fait vieillir un peu
Le temps de m’retourner j’ai pu
Ecouter blanchir mes cheveux
Et ta chanson était perdue
Comme rengaine inachevée
Entre la peur et le vertu
Graine morte avant d’être née
Si j’ai fait la route en avant
Si j’ai précipité le temps
C’est pour mieux voir , la main dans l’sac
Qu’ils ont pillé ta chanson Jacques.

J’voudrais bien voir qu’on dératise
Dans les couloirs de ces médias
Qui te foutent des pubs et du show bizz
A longueur d’ondes au bout des doigts
Faudrait voir à ne pas confondre
Culture et tiroir à pognon
Y des jours il faudrait leur pondre
Une « chanson-fric » à la con
Pour faire des ronds de transparence
Mais t’es trop fort de ton absence
Entre la grand’rue et l’coupe-gorge
Il vont tuer ta chanson Georges
Savent pas qu’le cancer à des ailes
Savent pas qu’il ronge les secondes
Et dans dix ans, la vie est belle
On parlera un autre monde
On parlera du temps qui vient
On rim’ra « amour » et « toujours »
Comme y a cent ans et ce s’ra bien
On précède le temps qui court
Dommage t’aurais pu leur montrer
Qu’entre l’refrain et le couplet
Y avait des mots, des mots à rixe
C’est ton dernier combat Félix

Cette encre noire sur tes mots
Ton bateau ivre et ton piano
Tes coups de gueule à la radio
Foutus, perdus mon vieux Léo
On nous refile la même histoire
Du matraquage plein la poire
Vont te faire un trou de mémoire
Barbara sur ton Soleil Noir
Si le goût de chanter ceux-là
M’est apparu au bout du cœur
C’est que, chez vous si ça va pas
J’irai faire ma chanson … ailleurs.